On peut s’épuiser à chercher à adoucir nos vies, pour qu’elles n’aient plus de rugosité et que tout se passe de façon idéale, c’est à dire comme notre égo en a besoin pour se sentir à l’aise.
Mais nous n’avons que très très peu de contrôle sur les circonstances extérieures, et on peut essayer de les anticiper, les manipuler, les ignorer, elles restent ce qu’elles sont, des événements qui arrivent - et non des choses qui nous arrivent à nous personnellement.
Shantideva, le sage bouddhiste, a résumé cette idée avec la métaphore suivante : on peut essayer se couvrir la terre de cuir pour ne pas s’y faire mal aux pieds (effort vain puisqu’on ne pourra jamais tout recouvrir) ou simplement porter des chaussures (s’équiper soi même pour sillonner toutes les surfaces, les douces comme les rugueuses).
La voie spirituelle c’est la paire de chaussures qui nous permet d’être en contact avec le monde sans devoir tout lisser, arranger, balayer, aplanir pour qu’il soit accueillant.