C’est un travail de patience et d’humilité. C’est surtout une appréciation renouvelée de la possibilité même du mouvement. Plus lent, moins efficace mais intensément présent et habité.
Aujourd’hui 4ème jour de vélo après plus de trois semaines d’interruption. Pas plus de 1h30. Je complète avec du yoga, du travail de force que je n’ai d’ailleurs pas arrêté, seulement adapté. J’ai d’ailleurs aimé inventer des postures ne sollicitant pas les mouvements latéraux de la cheville afin de protéger deux ligaments très abîmés. Être blessée c’est aussi être créative et inventive.
Pratiquer le yoga et le sport avec une blessure est un travail de grande précision, demandant une attention continue et beaucoup de douceur. Sur mon vélo, je pédale sans à coup, laisse Jo me donner le rythme en côte et surveille mon souffle que je cherche à garder fluide. Ma base cardio est bien moins bonne — rien de surprenant après trois semaines d’interruption — mais j’aime ce travail de patience, cette écoute qu’il faut renouveler jour après jour avec confiance et sans projet de performance.
Cette entorse — certes qualifiée de « grave » — est une opportunité retrouvée de pratiquer le mouvement conscient et juste.