N'être rien pour être tout

Publié le 22 juillet 2024Méditation

La voie spirituelle (mettez la dedans ce que vous voulez : yoga, religion, philosophie, ce qui donne cohérence à votre être) n’est pas la promesse d’un éveil distant, une paix qu’on ne pourrait atteindre qu’après de durs efforts et sacrifices. La voie spirituelle n’est pas non plus la promesse d’une transformation en quelqu’un que nous ne sommes pas, un être meilleur, plus calme, intelligent, apaisé.

La voie spirituelle nous propose plutôt de découvrir une dimension de notre être qui a toujours été là, qui affleure à la surface de nos vies dans les moments saillants (les joies intenses comme les accidents et les bouleversements). Cette dimension - la nature de bouddha chez les bouddhistes, sat chit ananda chez les shivaites, le divin ou la conscience dans d’autres traditions - attend d’être découverte.

Et c’est là l’ironie ou le paradoxe : pour toucher notre “nature de bouddha”, nous devons (ré)-apprendre à être, vraiment être. Il n’y a rien à “faire” dans cette vision que d’être, juste être.

La méditation formelle (sur son coussin) et informelle (les situations du quotidien) sont ces occasions d’entrer “en retraite”, de se laisser être et entendre la vérité profonde qui essaie de se dire en dessous des injonctions, des rôles et des habitudes de pensée.

Cette vérité n’est autre qu’un espace où on est enfin “personne”, où nous n’avons plus rien à défendre, à gérer, à contrôler. Et ainsi on peut s’ouvrir à être “tout”.

Méditer c’est être. Être vraiment, ne plus essayer d’être ceci ou cela, comme ci ou comme ça, mais se laisser être sans programme ni attente. Alors une immensité de possibles se dessine dans l’horizon de l’instant.