Pourquoi méditer ?
La popularisation du mindfulness ces deux dernières décennies a permis à beaucoup de trouver dans la méditation une technique de gestion du stress et de la douleur entre autres. Mais la méditation est bien plus que ça.
C’est une façon d’être au monde et à soi qui ne vise pas à nous “améliorer” mais qui au contraire nous propose de retrouver et reconnaître en nous un espace lumineux de conscience. Un espace dont nous sommes fait et qui se laisse entrevoir dans ces moments où nous cessons justement de faire, de gérer et de produire.
Comme le yoga, qui s’est désolidarisé de sa philosophie depuis les années 1990 pour mettre en avant son aspect postural, la méditation, en s’isolant de son contexte spirituel, peut être réduite aussi à un outil qui, plutôt que de nous proposer une ouverture, réduit notre existence à une série d’obligations à remplir, d’obstacles à surmonter et d’identités à prouver. Il est facile en ces temps de confondre le moyen (les techniques du mindfulness) ou la forme (les postures) avec le but : une expression ouverte de notre potentiel vivant.
J’ai, comme beaucoup, d’abord envisagé la méditation comme une technique de plus qui pourrait me sauver de moi-même, me façonner comme autre, plus parfaite, moins emprise aux doutes et à l’insatisfaction. Ce qui j’y ai trouvé n’est pas un autre moi mais au contraire, la possibilité de laisser mes façons d’être se dissoudre pour laisser émerger tout un espace de possibles.
Et c’est cela que je tâche de transmettre, non comme autorité en la matière, mais comme compagne de chemin, avec un œil exercé, capable de discerner la brillance de votre cœur sous les kleshas (les voiles de doutes auxquels on s’identifie).
N’ayons pas peur de la spiritualité, ce n’est pas un dogme, ni une religion. Ce n’est pas un lot de croyances mais un regard curieux et intelligent sur notre expérience humaine.