Méditation n'importe où, n'importe quand

Publié le 14 juillet 2023Méditation

C’était le titre — Anywhere Anytime Meditation — de la retraite de méditation à laquelle j’ai assisté à Edimbourg en Ecosse début juillet. Voici quelques impressions personnelles.

Générosité

Je pense que c’est l’impression dominante qui subsite. La générosité de Mingyur Rinpoche, ce don de soi, cette largesse d’esprit, cette offrande pure qu’il manifeste à chaque fois que j’ai la chance de pouvoir étudier avec lui, mais certainement encore plus cette fois-ci.

Il donne le coeur des enseignements avec une simplicité surprenante. Les enseignements sur la nature de l’esprit sont traditionnellements secrets dans la voie bouddhiste et ne se découvrent qu’après une longue série d’étapes, le plus souvent après des années de pratiques et études assidûes et un grand nombre de retraites. Bien entendu, on y est exposé depuis le début — pas si secrets que ça donc — mais ils nous faut faire tout un chemin pour les reconnaitre enfin dans notre expérience et ensuite continuer à cultiver jour après jour cette reconnaissance.

Rinpoche nous fait le cadeau de la confiance entre notre intelligence et notre sagesse innées. Il explique et montre, très très simplement, que tout est là d’emblée. Qu’il suffit de se détendre dans la conscience même, pour accéder, furtivement peut-être, à la nature de l’esprit. Bien sûr, on doute de bien comprendre, de bien reconnaitre, il rit et nous rappelle que dans notre capacité même à douter se manifeste notre nature éveillée.

J’ai l’esprit entrainé et des années d’études dernière moi, donc oui je comprends, ne crois plus à mes doutes et sais comment contacter la nature de l’esprit. Mais je ne peux pas m’empêcher de saluer la préciosité de ces enseignements divulgués si facilement à un public souvent nouveau. Oser être simple, oser montrer que tout n’est pas si compliqué, ou n’a pas à l’être.

C’est enthousiasmant, inspirant d’être dans cette qualité de présence. La méditation nous parait disponible dans ses plus subtiles nuances sans effort, sans rituels, n’importe où, n’importe quand. Par sa générosité et sa présence joyeuse, Rinpoche a démontré de façon excessivement convaincante que la méditation n’est pas un truc à faire, mais un espace d’être — ce que j’ai tant de difficulté à faire entendre certainement par manque de mots justes.

Dans un monde où le mindfulness de supermarché est roi, une vision de la méditation si authentique est réjouissante et indispensable.

Pépites

Voici des phrases notées au cours de ces trois jours, elles contiennent pour moi l’essence de la méditation. Je ne saurais plus dire qui a dit quoi sauf à de rares occasions — les intervenants étant très nombreux — mais j’ose croire que dans une voie où le territoire personnel est identifié comme source de souffrance, la propriété intellectuelle de ces mots n’a plus de pertinence.

La méditation n’est pas un outil de développement personnel, c’est un processus de découverte de soi.

La méditation nous propose de cultiver les dispositions mentales qui peuvent aider la souffrance dans le monde — Mathieu Ricard

La méditation nous permet de découvrir le pourquoi derrière ce qu’on fait (actes, pensées, réactions, émotions).

Ce que vous cherchez est ce qui cherche.

Cultivons l’être pendant le faire.

Il y a une idée très fausse : la méditation est de la paix, du calme. L’essence de la méditation est la conscience, le reste c’est des produits dérivés.

Le but n’est pas de faire partir les nuages, mais de voir le ciel.

Reconnaissons notre bien être inné, notre conscience, avec cette reconnaissance les nuages sont déjà transformés.

Soyons reconnaissant envers cet esprit qui s’est laissé distraire parce qu’il nous donne l’opportunité de revenir.

La partie de vous qui sait que vous avez peur, n’a pas peur.

La pratique consiste à être simplement humain.

Entrer en amitié avec quelque chose ne veut pas dire qu’on finit par l’aimer. On l’inclut dans un champ de gentillesse.

Nous devons rien changer à ce que nous ressentons, juste nous abandonner à ce qui a conscience de notre ressenti.

Etre avec la réalité telle qu’elle est, c’est ça la sagesse.