Qu'y a-t-il derrière nos désirs ?

Publié le 15 janvier 2024Méditation

Nous connaissons tou.te.s l’expérience du désir, de quelque chose, de quelqu’un, d’une situation, le “je veux” ceci ou cela. Mais que se cache-t-il derrière ? Voici quelques éléments de réponses issus de la psychologie bouddhiste.

Récemment, je lisais le livre de Oren Jay Ofer sur la communication consciente, et je suis tombée sur un chapitre qui a piqué mon attention car il avançait une idée éclairante pour moi dans sa formulation : derrière nos désirs se cache un besoin fondamental de notre être qui essaie de se dire. Je m’explique; imaginons que je veuille une voiture rouge d’une marque prestigieuse, que se cache-t-il en fait en deça de cette convoitise ? Certainement le besoin d’être vue, reconnue, admirée, évaluée comme ayant réussie dans la vie … bref le besoin profond d’être aimée. L’exemple est simple mais vous parle peut-être déjà. Allons plus loin, que se cache-t-il derrière le contraire de nos désirs — l’aversion — ? Quand on accuse quelqu’un d’être égoiste par exemple, ne dit-on pas qu’on a besoin d’être prise en compte?

J’ai expérimenté avec cette idée; j’ai cherché consciemment ce qui se cachait comme besoins derrière mes réactivités quotidiennes aussi banales soient-elles : de l’indifférence, à l’irritation, en passant par l’attachement. Quelqu’un me parle et je sens mon impatience, que se passe-t-il en fait, derrière cette impatience ? En pausant et m’interrogeant je sens le besoin d’être nourrie dans mes interactions humaines. Je regarde les montagnes au loin et me dis “j’aimerais tant y être, trainer dans la neige, aller vers les sommets”, et derrière ce désir se profile le besoin d’espace, de silence, de perspective. Je traverse des rues mornes et monotones, j’y prête peu d’attention, et derrière cette indifférence, j’entends le besoin de repli, de trouver un territoire sécurisant et accueillant.

Ces besoins sont un élan du vivant que nous partageons tou.te.s. Une énergie de vie qui a souvent la voix faible et s’exprime du coup maladroitement, par des stratégies inadaptées voire nuisibles à notre bien être. Car on se trompe, on confond la stratégie avec le besoin. Reprenons l’exemple de la voiture rouge : notre besoin est d’être vue, aimée, et notre stratégie est d’acquérir une voiture rouge; là où on se plante est qu’on pense que la voiture rouge est ce qui nous manque, alors que ce qui nous manque est réellement et simplement de l’amour. Toutes nos réactions, même de colère ou de découragement, sont l’expression d’un besoin humain. Si nous parvenons à identifier ce besoin, alors nous nous offrons l’opportunité de revenir vers notre authenticité de coeur, de passer du matériel au spirituel, d’émotions pertubatrices à la tendresse de la compassion.

La prochaine fois que vous vous mettez en colère, que vous obséder après quelqu’un ou quelque chose, écoutez votre coeur, que demande-t-il vraiment en fait ? Il murmure, et l’écouter revient à se reconnecter au sensible et à entendre la vérité profonde de notre expérience humaine.