La promesse du bien être est alléchante. Moi aussi j’y ai cru. Plus jeune quand je dérivais d’un semblant de sens à un autre en étant toujours insatisfaite de ce que j’y trouvais. C’était l’invitation à une vie enfin parfaite, faite de sourires éternels, de mouvements ronds et chaloupés, de la lumière jaune orangée comme un coucher de soleil permanent.
Le bien être s’adresse à nos égos blessés, en manque de reconnaissance ou d’amour, il s’adresse à notre petitesse, celle qui doute et ne pense jamais être assez. Le bien être s’achète, il vient avec un certain statut, un certain niveau de vie. Il est destiné à un âge aussi, ni trop jeune mais surtout pas trop vieux, car là c’est plutôt le temps du bien vieillir.
Le bien être se raconte à coup d’images surtout, filtrées, lissées, qui laissent entrevoir une vie toujours enchantée. Faite de cocktails l’été en terrasse, de spa douillets l’hiver en montagne.
Ha le mirage du bien être. Celui qui fait de la spiritualité un autre bien à acquérir, à posséder. Celui qui agite l’illusion d’un autre moi, meilleur et optimisé. Et qui ne fait que perpétuer un dégoût de soi tel.le qu’on est, des attentes démesurées et fait de la déception la norme de nos vies.
La véritable spiritualité, celle qui nous éveille à nos vies, n’est pas confortable. Elle met à nu nos stratégies égotiques dont celles du bien être. Elle propose un bonheur, durable celui-là, mais qui n’a rien à voir avec les paillettes égrenées sur des photos truquées et des vies mises en scène pour tenter de faire taire la peur du vide qui les habitent.