Alpinisme. Je pose chaque pied, chaque main avec grande précision, consciente de chaque mouvement de mon corps, du déplacement de mon poids, de la texture de la roche sous mes doigts, de la qualité de mon souffle, des battements de mon cœur qui s’accélère dans l’effort et l’appréhension d’une prise trop haute ou d’un passage engagé.
Au relais je m’arrête dans un équilibre parfois précaire et lève la tête. Je passe du détail à l’immensité en un seul regard. Je suis insignifiante dans cet espace rude de la haute montagne. Pourtant je suis là. Mon effort lent, répété, guidé par la tension de la corde et mon intuition, me glisse dans ce paysage.
Les parois hautes et rugueuses, la glace scintillante et bleue ne sont plus des obstacles mais des puzzles à résoudre, des passages à emprunter, des mondes à investir.
Juillet 2020, Traversée de l’Arête des Cinéastes, Parc National des Ecrins, France.